Les traumas de développement — Ces blessures précoces qui façonnent notre rapport au monde

Certains traumatismes ne viennent pas d’un événement brutal, mais de manques répétés, d’insécurité affective ou d’environnements instables durant l’enfance.
Ce sont les traumas de développement.
Ils naissent lorsque, enfant, nous n’avons pas reçu la sécurité, l’attention ou la bienveillance nécessaires à la maturation de notre système nerveux.

Comme le souligne Peter A. Levine, ces traumas “se tissent dans la durée” et façonnent notre manière d’être en lien avec nous-mêmes et avec les autres.
Michel Schittecatte parle, lui, d’un “état de stress prolongé qui devient la norme” : un enfant en insécurité vit dans une vigilance constante, et son corps apprend à se méfier de la relation.

Quand l’attachement façonne le système nerveux

Le développement de notre système nerveux dépend étroitement de la qualité du lien d’attachement.
Un bébé apaisé, pris dans les bras, se sentant vu et entendu, apprend naturellement la régulation.
À l’inverse, un enfant souvent seul, confronté à des émotions non accueillies, développe des mécanismes d’adaptation : il se coupe de ses sensations, s’anesthésie, ou s’agite pour obtenir une attention.

Ces adaptations sont des stratégies de survie, non des faiblesses.
Mais à l’âge adulte, elles peuvent devenir source de souffrance : difficulté à se faire confiance, à se relier, à se reposer, à ressentir de la joie.

 Exemple concret : “Claire”, une vie en hypercontrôle

Claire, 38 ans, est arrivée en séance avec une impression constante de devoir tout maîtriser.
“Si je relâche, tout va s’écrouler”, disait-elle.
Son corps était tendu, sa respiration haute, sa mâchoire serrée.
Au fil des séances de Somatic Experiencing®, nous avons exploré la sensation de sécurité à travers de petits gestes : poser les pieds au sol, sentir la chaleur du dos contre le dossier, remarquer la détente d’une épaule.

Peu à peu, son système nerveux a appris qu’il pouvait s’apaiser sans danger.
Un jour, en silence, elle a ressenti une vague d’émotion : “Je crois que c’est la première fois que je me sens en sécurité avec quelqu’un.”

Cette expérience corporelle a ouvert la voie à un changement profond : Claire a pu relâcher le contrôle, renouer avec sa spontanéité et sa créativité.

Ce que disent les recherches et la clinique

Les études récentes sur la théorie polyvagale confirment que la sécurité relationnelle est la base du développement sain du système nerveux (Porges, 2019).
Peter Levine rappelle que les traumas précoces se logent dans la physiologie, et que le corps doit être “rassuré” avant de pouvoir s’ouvrir à la parole.
Michel Schittecatte, quant à lui, parle de “traumatismes silencieux” : ces empreintes du manque, souvent invisibles mais profondément ancrées dans le corps.

L’approche du Somatic Experiencing® permet d’accompagner ces blessures avec une extrême douceur.
Elle offre un espace où l’on peut reconstruire la sécurité intérieure qui n’a pas pu se développer autrefois.

De la survie à la confiance

La guérison des traumas de développement n’est pas un “travail à faire”.  C’est alors un processus de maturation du système nerveux.
En retrouvant la sécurité dans le lien et dans le corps, nous réapprenons ainsi à nous détendre, à ressentir, à faire confiance.
C’est une renaissance lente mais durable.

En conclusion

Les traumas de développement rappellent que l’être humain est avant tout un être de lien.
Quand ce lien a manqué, il est toujours possible de le recréer, à travers la présence, la conscience et la régulation corporelle.
Le corps, une fois écouté, devient un allié de la réparation.
Comme le dit Peter Levine : “Nous ne sommes pas brisés, nous sommes inachevés.”

Les traumas de développement naissent dans l’enfance quand la sécurité manque. Découvrez comment le Somatic Experiencing® aide à restaurer le lien à soi et la sécurité intérieure, selon les travaux de Peter Levine et Michel Schittecatte.

Plus d’informations sur mon accompagnement : https://www.umenity.com/coaching-et-formations/therapie-somatic-experiencing/